Revue du secteur de l’eau en Côte d’Ivoire
Avec un taux d’urbanisation de 55% et un accroissement de la population urbaine de 3,7% par an, la Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus urbanisés d’Afrique. Par ailleurs, environ 200 villes en dehors d’Abidjan souffrent d’un déficit d’approvisionnement en eau de plus de 50% et plus de 200 chefs-lieux de sous-préfecture ne sont pas alimentés par le service public d’eau potable. Des investissements conséquents sont nécessaires pour assurer des services d’eau de qualité satisfaisante aux populations des villes.
En matière d’hydraulique villageoise, plus de 8 000 points d’eau devraient être ajoutés aux 20 800 existants pour assurer une bonne couverture du territoire rural conduisant là encore à d’importants besoins en investissements.
Face à ces exigences, le portefeuille des projets d’investissements, qui s’élèverait à plus de 1 500 milliards de FCFA, est nécessairement très ambitieux, mais sa soutenabilité financière n’est pas assurée. Par ailleurs, même l’atteinte du « petit équilibre » d’exploitation est aujourd’hui impossible dans un contexte où aucune augmentation tarifaire n’a été réalisée depuis 2004.
Afin de réfléchir à un futur schéma de financement soutenable pour l’ensemble du secteur de l’eau, le gouvernement de Côte d’Ivoire a chargé le consortium formé par Artelia, PwC et Phœnix d’une étude stratégique pour identifier toutes les possibilités d’optimisation des coûts et toutes les sources de financement. Phœnix est chargé, d’une part, de l’audit organisationnel de l’ONEP et de propositions d’ordre institutionnel pour le secteur, et, d’autre part, des projections financières du secteur sur la base d’une modélisation.
Cette étude doit être réalisée en 6 mois, afin que le nouveau gouvernement qui arrive en octobre ait tous les éléments en main pour prendre des décisions éclairées.