Réforme du secteur de l’eau en Côte d’Ivoire : quel rôle pour l’ONEP ?
Le secteur de l’eau potable en Côte d’Ivoire est confronté à plusieurs défis majeurs : les besoins en eau de la population sont loin d’être satisfaits par le service public et imposent à la collectivité des efforts d’investissement considérables et l’arrivée de nouveaux producteurs bouleverse le paysage institutionnel. Par ailleurs, 2024 est l’année du renouvellement du contrat de la SODECI, opérateur privé historique, et de la signature d‘un contrat de ‘concession’ pour l’ONEP, qui entérinera son rôle de gestionnaire du patrimoine qui est en train de lui être transféré.
Les pouvoirs publics doivent avancer sur tous les plans : institutionnels, techniques, financiers… Une ambitieuse réforme du secteur de l’eau est nécessaire, et l’Office National de l’Eau Potable (ONEP) est au cœur de cette transformation. L’ONEP est appelé à redéfinir ses missions : de son rôle historique d’assistance à maitrise d’ouvrage, l’Office doit englober des missions clés telles que la gestion durable du patrimoine hydraulique et la planification technique et financière des investissements sectoriels.
L’ONEP a confié à Phoenix l’évaluation de la dynamique actuelle du secteur de l’eau et l’esquisse de recommandations pour l’avenir.
Les besoins en investissements dans les infrastructures d’hydraulique vont demander de poursuivre l’engagement des autorités dans ce secteur. Les tensions sur les finances publiques obligent à une grande prudence dans la gestion des financements.
La composante financière de cette réforme requiert une évolution des fonds en place (FNE et FDE) et une sécurisation des moyens de l’ONEP.
Également, la réussite de la réforme sectorielle doit passer par une transformation interne de l’ONEP : d’une gestion de type administratif, il doit tendre vers une gestion axée sur les résultats et, pour ce faire, devra s’organiser comme une société d’ingénierie.